Qu’est-ce que le numérique responsable ?

Les usages numériques font partie intégrante de notre quotidien. Pourtant ce bond technologique a des impacts réels sur notre environnement. Zoom sur le numérique responsable avec Sophie Sabos, directrice du Numérique Responsable chez SNCF.

Publié le 21 septembre 2021 par Com itnovem

Qu’est-ce que le numérique responsable ?

Le numérique responsable chez SNCF, qu’est-ce que c’est ?

Le numérique responsable chez SNCF est l’intégration des impacts environnementaux et sociétaux du digital à la prise de décision. Chez SNCF on le scinde en deux :

  • La sobriété avec le Green IT (optimiser notre matériel et notre hébergement) et l’IT for Green (faire en sorte que le numérique nous permette de trouver de nouvelles solutions plus sobres).
  • L’inclusion avec l’accessibilité (permettre à tous collaborateurs et clients d’accéder à nos sites et applications) et la formation (s’assurer que tous nos collaborateurs aient les compétences nécessaires en informatique).

Pour comprendre où étaient nos leviers, nous avons réalisé une première mesure de l’empreinte environnementale du numérique en se focalisant sur l’une des externalités : le CO2 (ou équivalent CO2). Nous nous sommes focalisés sur trois dimensions : les terminaux, les réseaux et les centres de données. Pour ce premier exercice, l’intégralité du périmètre n’a pas pu être inclus.


Comment avez-vous calculé l’impact environnemental SNCF ?

Nous avons réalisé un inventaire et pour chacun des items, nous avons calculé :

  • Son facteur d’émission lié à la « fabrication » (qui comprend en réalité l’extraction des ressources, la fabrication de l’item et son transport) que nous avons pondéré par sa durée de vie,
  • Et son facteur d’usage lié à sa consommation d’énergie pour un an.

Puis nous avons sommé l’ensemble de ces informations pour trouver l’empreinte globale. L’une des prochaines étapes consistera à intégrer la fin de vie également.  

Quelle est alors l’empreinte carbone du numérique SNCF en 2020 ?

En 2020, SNCF a émis plus de 47 000 tonnes de CO2. Ce qui représente, pour une tonne de CO2, 578 000 km voyageur en TGV ou près de 5200 km passager en voiture. Nos émissions de carbone proviennent en grande partie des terminaux (63% de nos émissions), 16% pour l’hébergement et 12% pour les prestations intellectuelles (partenaires internes et externes).


Quel est désormais le plan d’action ?

Notre principal levier reste nos terminaux. Comme près de 85% des émissions proviennent de la phase de fabrication, nos actions consisteront à en acheter le moins possible. Ce qui signifie adopter la dotation au juste besoin, rallonger la durée de vie du matériel en entreprise et envoyer nos terminaux dans des filières spécialisées afin qu’ils soient réutilisés (élargissement de la Grande Collecte). Cela passe également par la mise en place d’une politique 1-1 (le device n’est remplacé que si l’ancien est rendu) et une attention particulière portée aux logiciels que nous utilisons pour éviter des changements de matériel prématurés (obésiciel).

Concernant l’hébergement, il y a plusieurs projets en cours : la rationalisation des serveurs régionaux qui a pour objectif de maîtriser nos actifs et diminuer nos coûts ; la fermeture de nos datacenters historiques pour aller, lorsque cela est possible, vers du Cloud et, l’affirmation de la stratégie FinOps pour s’assurer que nous consommons uniquement ce dont nous avons besoin.


Comment encourager les bons gestes ? Et quels sont-ils ?

C’est très complexe d’avoir les bons écogestes dans le numérique car l’impact environnemental le plus important est souvent lié à la phase de fabrication. Donc quand on fait un choix/un achat, il faut toujours le considérer sur l’ensemble de son cycle de vie. Néanmoins, à notre échelle quelques bons réflexes sont à mettre en pratique.

Concernant le matériel :

  • Pas de surconsommation : Le matériel le plus sobre est celui que vous possédez déjà.
  • Penser au marché de seconde main : Puis-je me satisfaire de matériel reconditionné ?
  • Se renseigner sur l’achat à effectuer : Quel est son indice de réparabilité ? Quelle est sa durée de vie moyenne ?
  • Prendre soin de ses équipements : Ai-je pris toutes les dispositions pour protéger mon équipement ? Et est-ce que j’utilise correctement mon matériel ? (batterie, nettoyage de mon téléphone/ordinateur, stockage…)

Concernant l’usage d’internet et des mails :

  • Basculer sur le wifi dès que possible.
  • Mettre en favoris les pages les plus fréquemment utilisées.
  • Préférer les recherches via l’URL.
  • Faire du nettoyage dans les mails.
  • Éviter l’envoi de pièces jointes par mail en les stockant dans un dossier partagé par exemple.
  • Éviter les notifications et la synchronisation permanente.

« Nous devons sortir de la croyance que le numérique est immatériel et illimité et revenir à une juste maitrise de notre informatique. »

Sophie Sabos, directrice du Numérique Responsable chez SNCF